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Tous les malheureux essais de culture que l’on a fait sur l’aride îlot de Pamanzi, uniquement parce qu’on l’avait sous la main, on les eût fait sur le sol fertile de la Grande-Terre, et aujourd’hui la colonie aurait des revenus qui lui permettraient de se passer de la subvention métropolitaine. La Grande-Terre se serait couverte de routes donnant accès au chef-lieu ; une foule de terrains improductifs auraient pu être mis en valeur ; enfin nous aurions fait des Français de cette population qui est toujours la population Mahoris d’Amadi et d’Andrian-Souli. Au lieu de cela, nous sommes restés stationnaires à Dzaoudzi, nous bornant à combler, chaque année, les vides effrayants faits par la mort dans les rangs des quelques Français qui usent, sans profit pour leur pays, leur santé, leur intelligence et leur vie sur ce vague flottant qu’on appelle le plateau de Dzaoudzi. La position de Dzaoudzi offre-t-elle donc quelque avantage ? Est-elle plus salubre ? A-t-elle une importance stratégique. Y-a-t-il enfin quelque considération qui l’impose comme chef-lieu à Mayotte ? Voyons d’abord la salubrité. Le sol de Dzaoudzi, pierreux, usé, à peu près complètement dépourvu de terre végétale, ne produit pas d’émanations telluriques nuisibles ; mais cet avantage est largement compensé par d’autres inconvénients. On a vu que toutes les habitations des fonctionnaires sont construites dans l’entonnoir central du plateau ; pendant l’hivernage, la butte du nord prive ces habitations des brises de N. –O. et N.-E ; pendant la saison sèche, la butte du sud les prive des brises de S.-E. de S. et de S -O ; elles ne peuvent donc ressentir