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l’expédition contre Mohéli. On sait qu’à la suite de cette malheureuse campagne, Boina–Combo, l’ancien sultan de Mayotte, qui s’était joint à Abdallah avec ses partisans, tomba au pouvoir de Ramanatéka et fut massacré ainsi que tous les Mahoris qui l’accompagnaient (1836) ; Après la mort cruelle d’Abdallah et l’avènement d’Allouy, Andrian-Souli son ami retourna à Mayotte avec le titre, dit-on, de gouverneur. Quand la guerre civile éclata entre Allaouy et son Oncle Salim, ce furent les renforts, continuellement envoyés par Andrian-Souli, qui permirent à Allaouy de se maintenir pendant trois ans. Voulant arrêter ces renforts, Salim envoya à Mayotte un Anjouanais très-rusé et très-influent, nommé Mogné-Oiziri-Sidi. Ce personnage s’aboucha avec Mari-Massilaha, Omar-Bakari et quelques autres Mahoris et fit si bien qu’il souleva contre Andrian-souli une partie de la population. Mais les partisans de Salim manquaient de chef ; ils en demandèrent un à Ramanatéka qui leur envoya Andrian-Navi, chef Antakare retiré à Mohéli. Andrian-Navi établit son quartier général dans la baie de Bouéni, y rassembla tous les mécontents et leur distribua les armes envoyées par Salim. A cette nouvelle Andrian-Souli partit avec quelques boutres pour combattre le rassemblement ; mais il fut surpris dans la baie de Bouéni par une flotte Anjouanaise escortée du trois mâts la Dona Carmélita, navire de Maurice à bord duquel se trouvait M. Griffith, missionnaire anglais, qui faisait en ce moment un recrutement de travailleurs libres dans les Comores. Cette petite flotte enleva, pendant la