piller les villages et commit tant de ravages et d’exactions qu’elle exaspéra tout le pays ; pourtant les Mahoris n’osaient pas se soulever ouvertement ; mais dès qu’ils apprirent qu’Abdallah assemblait des troupes et organisait une expédition contre Ramanatéka, ils lui envoyèrent Omar-Bakari pour le supplier de délivrer Mayotte avant que d’aller attaquer Mohéli, offrant, au besoin, de reconnaître sa souveraineté. Abdallah envoya à Mayotte son Oncle Ouazire-Zouber, avec Amissi-Abdallah, Amissi-Combo et des forces respectables. Un anglais (dont le nom est indéchiffrable dans le manuscrit arabe) accompagnait l’expédition. Dès qu’ils furent débarqués, les Mahoris prirent les armes et se joignirent à eux ; traqués de tous côtés, les Mohéliens se rendirent à discrétion ; les soldats eurent la vie sauve et purent retourner à Mohéli ; mais les trois chefs Cheik-Abdallah, Djouma et Combo-Gnioga, furent envoyés à Anjouan, sultan Abdallah qui leur fit couper la tête, cinq jours après leur arrivée. Abdallah ordonna à Ouazire-Zouber de recevoir la soumission des Mahoris et de renvoyer à Anjouan tous les soldats disponibles, car il préparait sa grande expédition contre Mohéli. Zouber assembla les principaux chefs et, en présence de l’Anglais, dont le rôle est resté assez mystérieux, un traité fut rédigé en double expédition, l’une anglaise et l’autre arabe, par lequel les Mahoris déclaraient reconnaître Abdallah pour leur souverain (17 novembre 1835). Après avoir installé, comme gouverneur de Mayotte, Omar-ben-Massilaha, Zouber partit avec tous les Anjouanais et les Mahoris qui devaient faire partie de
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