les nombreux descendants d’Omar qui cherchaient à s’emparer du pouvoir. Souhaéli avait le pour lui les Dzaoudziens et l’emporta sur ses rivaux. « Mais, dit un manuscrit, après quelques années de règne, on s’aperçut qu’il avait tous les vices possibles ; il pillait les villages, enlevait les bœufs et les cabris qu’il rencontrait, s’emparait des récoltes et maltraitait les pauvres. Il vendait la justice, c’est-à-dire que, pour être nommé cadi, il fallait lui donner une somme considérable. » Bref, il surmena tellement son peuple qu’au bout de six ans de règne, un certain Mahona-Amadi, parent éloigné de l’ancien sultan Boina-Combo 1èr, qu’il avait son ministre, l’assassina et prit sa place (1817). Mayotte fut témoin, pendant le règne de Souhali, d’un des plus brillants que la marine française ait livrés aux Anglais dans la mer des Indes. Parti de Saint-Malo avec la seule frégate la Bellone ; le capitaine de vaisseau Duperré, par la capture de la corvette Victor et de la frégate Minerva, était parvenu à se former une division avec laquelle il croisait dans le canal de Mozambique. « Le 3 juillet 1810, à la pointe du jour et à la vue de l’île de Mayotte, trois voiles furent aperçues et chassées aussitôt. Je les reconnus promptement pour trois vaisseaux de la Compagnie ; ils fuyaient aux amures opposées, à huit milles environ dans le vent. Un grand avantage de marche promettait à la Bellone les chances de les engager vers le milieu du jour ; mais elle fut contrariée par la grande variété et l’inégalité des brises, qui toutes furent
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