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bourg nommé le bourg des pêcheurs qui était bien de 200 maisons et où il y avait quantité de cocos, car les vaisseaux pouvaient ancrer tout à terre et y envoyer des gens. Il y en eut même plusieurs qui s’offrirent pour cet effet et de nager jusques à des canots qui étaient là pour en amener un ; car on aurait assez fait ce qu’on aurait voulu, tous les habitants du bourg ayant pris la fuite. Le général ne le voulut pourtant pas permettre et s’abstint de tout acte d’hostilité nonobstant l’infidélité que les insulaires avaient commise en saisissant nos gens au préjudice de la confiance et de l’amitié qu’on s’était témoignés de part et d’autre. En effet, il n’y avait eu personne parmi les nôtres qui eut eu le moindre différent avec eux ; ce qui nous faisait espérer qu’ils nous renverraient enfin notre monde. Ainsi nous continuâmes à faire nos bordées sur la côte jusqu’au soir du 5 que personne n’étant venu nous parler, et voyant que nous perdions le temps, on résolut d’aller à Mayotte et à Anjouan, où tient sa cour la reine, souveraine des quatre îles de Comore, qui se nomment Angasiza, Mulaly, Angovan et Mayotte". Il est inutile d’ajouter que les Hollandais ne revirent jamais leurs vingt huit compagnons qui, sans aucun doute, furent massacrés comme l’avaient été quelques années auparavant les trente-et-un anglais de Lancaster. Pendant leur séjour à Mohéli, les deux vaisseaux n’avaient perdu que deux hommes par suite de maladies ; mais le quart de ceux qui avaient échappé au guet-à-pens des Mohéliens mourut dans la