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aussi considérables, sinon plus, que Moroni ; elles ont des remparts bien construits, des tourelles crénelées, et sont situées sur une baie appelée elle-même Hitsandra. Nous vîmes encore quelques dépendances de gouvernement de ce chef, et après, vinrent les domaines de Babaouna. Celui-ci est lié avec le sultan de Moroni, et nous eût bien reçus, si, sans perdre de temps, nous avions pu nous arrêter Thoueni, sa résidence, que nous considérâmes de très près, est entourée de jolies murailles et a de fort belles carcasses de maisons en pierres ; mais toutes sont sans toiture, ce qui pourrait faire croire que la ville est abandonnée ; cependant, en regardant attentivement, on découvre une multitude de cases en paille, dont le faite est à la hauteur de ses remparts, qui sont assez élevés. Achmet nous dit que Babaouna était maintenant peu puissant ; qu’il était le seul survivant d’une nombreuse famille, détruite par les naturels de Madagascar, et que lui, en ami dévoué, venait de fournir une assez forte somme d’argent pour faire chercher et racheter la fille de ce malheureux, laquelle, autrefois, avait été enlevée fort jeune en même temps que sa mère, et qu’on prétendait exister encore à Madagascar. Il nous apprit que l’état dans lequel nous apparaissait Thoueni, était dû aux invasions des Betsimisaracs, qui, ne craignant pas de quitter la côte de Madagascar dans de simples pirogues, traversaient le canal de Mozambique, et venaient fondre en quantité innombrable sur toute la côte, pour la