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qu’en secret, de cette lucrative marchandise et qu’ils ont des sérieux dangers à courir en faisant la traite, ils se bornent à transporter du riz, des bœufs et des rabanes de Madagascar, et vont chercher à Zanzibar et à Bombay des produits manufacturés qu’ils consomment dans les Comores ou échangent à Madagascar.

Les Arabes (je ne veux parler que de ceux qui sont purs de tout mélange avec les Malgaches, les nègres ou les Antalotes) ne représentent qu’un dixième environ de la population totale.

VII. – LANGAGE

Langage. – Ecriture. – Calendrier. – Numération.

Du souahéli et du malgache, il s’est formé dans les Comores un idiome véritablement indigène, l’antalote, qui renferme, en outre, plusieurs mots cafres. L’antalote est à peu près exclusivement parlé dans les campagnes et les villages ; les villes parlent souahéli.

Bien que les caractères souahélis aient été empruntés à la langue arabe, il y a de telles différences, dans la manière d’écrire cette langue et ce dialecte, qu’un Arabe ne peut lire le souahéli et réciproquement un souahéli, l’arabe, à moins d’en avoir fait une étude spéciale ; cela tient à ce que les mots souahélis sont hérissés de points et d’accents qui ont une signification particulière et remplacent les voyelles. Le souahéli des Comores n’est, du reste, qu’un patois de celui de Zanzibar. Voici quelques mots usuels du souahéli des Comores et de l’antalote :

  Souahéli Antalote
A