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DE QUELQUES ANIMAUX SCULPTÉS.

a d’histoire soigneusement recueillie et écrite que parmi les nations qui ont vieilli dans la civilisation.

C’est ce que ne comprennent point quelques esprits généralisateurs, qui, au contraire, apercevant des rapports entre les tendances et les moyens des premiers actes de la vie sociale, ne manquent point dans ce cas d’attribuer l’invention de l’ordre établi au peuple le plus ancien, et ne voient plus que des effets de réminiscences chez les générations suivantes.

Voilà par quelles séries d’idées a passé mon esprit pour concevoir comment chaque peuple, placé à d’assez grandes distances comme lieu et comme époque, aura de la même manière commencé la vie sociale et se sera de même, ou à-peu-près de même, félicité de ses succès.

Mais quant aux douze travaux d’Hercule, je m’appuie sur des preuves plus spéciales et plus directes ; c’est que le caractère et les expressions des faits attribués à ce héros sont uniquement et exclusivement grecs. Chaque nom d’allégorie a son principe dans des raisons de localités : c’est à des Grecs, et en se servant des noms de leurs villes, vallées et montagnes, qu’on parle. Ceci est manifeste dans cette nomenclature : taureau de Gnosse ou de Crète, lion de Némée, sanglier d’Érymanthe ou de Calydon, hydre de Lerne, etc. Tout est là d’invention grecque, c’est de l’histoire et de la géographie entièrement helléniques[1].

J’avais besoin pour moi et mes lecteurs de ces éclaircissements :

  1. Ces réflexions dévoient préparer la discussion d’un second chapitre. Celui-ci ne peut paroître dans le présent ouvrage ; et j’aurois peut-être mieux fait aussi de supprimer tout ce paragraphe, où je ne me dissimule pas qu’on ne puisse justement trouver à blâmer le caractère d’un hors-d’œuvre.