Page:Getty Research Institute (IA essaipourservirl00geof).pdf/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
ESSAI POUR SERVIR À LA DÉTERMINATION

époque de la vie sociale ? Au sortir de la barbarie, il est plutôt excité par les susceptibilités de son instinct que guidé par les lumières d’une raison intelligente ; faculté adventive, mais non actuellement advenue. Ce qui appartient à sa nature intime est dans ce moment en pleine puissance d’agir et détermine toutes ses allures, non que l’homme n’ait à se débattre dans son monde ambiant, qu’il ne doive (et certes plus vivement encore) ressentir tout le poids accablant des parties environnantes, et qu’il ne soit dominé par tant de corpuscules qui pénètrent en lui ; se rendant au cerveau par les organes des sens, alimentant la flamme de ses poumons et changeant tous les rapports chimiques des ingesta dans ses voies digestives.

Mais toutes ces causes d’influence pour l’homme dans l’enfance de la civilisation sont une constante sans différence appréciable, sur laquelle, à la rigueur, la différence des climats pourroit avoir action ; c’est-à-dire sont une constante qui se manifeste comme des parties concentrées, amenées à l’unité d’essence et par conséquent incapables de variations partielles, quand au contraire les modifications organiques, qui dépendent de l’âge, du jeu plus ou moins libre des organes et d’une multitude de petites circonstances provocatrices, agissent de leur chef avec autorité, et ainsi distinctement. Les hommes, dans les premiers pas de la carrière sociale, n’ont point encore assez de lumières pour réagir contre les forces de la nature, pour diriger le cours des eaux, pour assainir les lieux fangeux, enfin pour réformer en partie leur monde ambiant. Engagés dans les mêmes travaux sur divers points de la terre, ils y pensent de même, s’y répètent de même, mais ne se copient pas. Chaque peuplade se trouve célébrer ses succès par de mêmes chants triomphaux : car il n’y