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DE QUELQUES ANIMAUX SCULPTÉS.

d’Alcamène, ce lion de Némée, cette hydre de Lerne, le taureau de Crète, le sanglier d’Érymanthe, etc. ? Dans quelle mesure la nature animale d’alors avoit-elle été consultée ? Il y a plusieurs races ou espèces de lions, de sangliers, de taureaux, de grands serpents. Jusqu’à présent le sentiment populaire s’étoit contenté des idées un peu vagues exprimées par ces noms génériques, et l’on n’y avoit attaché aucune importance. Pourquoi, si de grandes révélations ou de piquantes observations devoient dépendre d’études plus réfléchies et plus consciencieuses de ces vieux matériaux de la fable ou de l’histoire, renoncer à s’y livrer ? Pourquoi le sentiment zoologique, devenu de nos jours plus profond et plus puissant, ne seroit-il pas de nouveau employé à chercher, à démêler ce qu’il peut y avoir de vrai, ou simplement d’emprunté à l’imitation de la nature, dans ces conceptions pittoresques, dans les produits les plus maniérés de l’art ? Car, si ce ne sont pas des portraits réels, toujours est-il certain que l’artiste n’a pu marcher contre son but, c’est-à-dire assigner des formes pour qu’elles fussent méconnues.

Une autre objection à prévenir est celle-ci : « L’histoire naturelle ne sauroit raisonnablement intervenir dans des questions de pure mythologie, et faire partie d’une discussion s’appliquant à la configuration de signes symboliques, si les douze travaux d’Hercule ne rappellent que des sujets fabuleux. » Selon l’opinion de la plupart des archéologues, qu’ont entre autres exprimée Court de Gébelin et Dupuis, les faits attribués à Hercule ne reproduisent, sous une autre forme, que les allégories des douze signes du zodiaque, ne sont qu’une traduction en style grec des scènes et motifs figurant et exprimant allégoriquement l’ancienne et universelle cosmogonie. Or, l’invention du zodiaque devint