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ESSAI POUR SERVIR À LA DÉTERMINATION

d’exactitude à cet égard, afin de donner un mouvement plus heureux à cette partie de son bas-relief.


II. Le lion, objet du premier travail d’Hercule. Il y a trois sujets qui se rapportent à cette espèce, dans le bas-relief d’Olympie : 1o un lion terrassé, couché et foulé par l’un des pieds du héros ; et 2o deux têtes plus fortes que nature, servant d’ornement, et qui furent comprises dans l’entablement du fronton : l’une des têtes est vue de face et l’autre de profil.

Hercule, dont Hérodote place la naissance cent ans avant la guerre de Troie, c’est-à-dire 1382 ans avant l’ère chrétienne, est réputé avoir combattu et tué pour son premier travail un lion dans la forêt de Némée. Or, cette forêt avoit reçu son nom de son voisinage d’une ville de l’Argolide, située au pied du mont Apésas : en admettant ces données historiques, il y avoit à cette époque très reculée des lions dans le Péloponèse : mais huit cents ans plus tard, il ne s’en trouvoit plus que vers la frontière nord de la Grèce, où ces redoutables animaux avoient jusque-là résisté. Il est avéré qu’il n’en existe plus présentement sur aucun point de l’Europe.

C’est par Hérodote que cette particularité, touchant les lieux occupés par les lions au temps de la guerre de Xercès, nous est parvenue[1] : il s’en trouvoit un grand nombre dans les pays renfermés entre l’Achéloüs et le Nessus, c’est-à-dire dans une partie de la Thrace et de la Macédoine. Xercès, traversant la Péonie, eut une partie des chameaux de ses bagages attaquée et détruite par des lions descendus des montagnes pendant la nuit. Aristote ra-

  1. Hist., lib. VII, cap. 125 et 126.