décharge eſt l’action qui ſuit ce frottement
voluptueux par où l’on prélude.
Comment, dis-je à Monique, c’en étoit
donc que vous repandiés tout-à-l’heure ?
Oüi vrayement, me dit-elle,
& tu m’en as donné auſſi, petite friponne :
n’as-tu pas ſenti ton petit Conin
tout moüillé ? c’en étoit ; mais, ma
chere petite, le plaiſir que tu as ſenti eſt
mille fois au deſſous de celui qu’on goûte
dans les bras d’un homme : car ce qu’il
nous donne ſe mêlant avec ce que nous
lui donnons, il rentre, nous pénétre,
nous enflamme nous rafraîchit, nous
brûle. Quelles délices, Suzon, ah, ma
chere Suzon, elles ſont au-deſſus de l’expreſſion,
au-deſſus de l’imagination même !
Mais écoute le reſte de mon avanture,
pourſuivit-elle.
J’étois bien chifonnée, comme tu peux croire, après l’exercice amoureux que je venois de faire : je me remis le mieux qu’il me fut poſſible, & je demandai à Martin quelle heure il étoit ? Oh, il n’eſt pas tard, me répondit-il, & je viens d’entendre la cloche du ſouper. Je me paſſerai bien d’y aller, repris-je je vais vîte me coucher ; mais avant que je te quitte, aprend-moi, mon cher Martin, par