s’accroître à chaque coup de doigt
qu’elle donnoit. Je lui rendois en même
tems le même ſervice, elle avoit
les mains jointes ſous mes feſſes, elle
m’avoit avertie de remuer un peu le
derriere, à meſure qu’elle pouſſeroit.
Ah ! qu’elle ſemoit de délices dans ce
charmant badinage, mais elles n’étoient
que le prélude de celles qui devroient
ſuivre. Le raviſſement me fit perdre
toute connoiſſance, je demeurai pâmée
dans les bras de ma chere Monique,
elle étoit dans le même état,
nous étions immobiles. Je revins enfin
de mon extaſe ; je me trouvai auſſi
mouillée que la ſœur, & ne ſachant à
quoi attribuer un pareil prodige, j’avois
la ſimplicité de croire que c’étoit
du ſang que je venois de verſer ; mais
je n’en étois pas effrayée, au contraire,
il ſembloit que le plaiſir que je venois
de goûter, m’eût miſe en fureur, tant
je me ſentois d’envie de recommencer :
je le dis à Monique, elle me répondit
qu’elle étoit laſſe, & qu’il falloit attendre
un peu ; je n’en eus pas la patience, & je
me mis ſur elle comme elle venoit de ſe
mettre ſur moi, j’entrelaſſai mes cuiſſes
dans ſes cuiſſes, & me frottant comme
elle l’avoit fait, je retombai en ex-
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