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Portier des Chartreux.


pas en notre préſence : ils nous croyoient des témoins peu dangereux. Je voyois la main gauche du Pere ſe gliſſer myſtérieuſement ſous la table, & agiter les jupes de Toinette, qui lui ſourioit, & me paroiſſoit écarter les cuiſſes, pour laiſſer apparemment le paſſage plus libre aux doigts libertins du paillard Moine.

Toinette avoit de ſon côté une main ſur la table ; mais l’autre étoit deſſous, & rendoit vraiſemblablement au Pere ce que le Pere lui prêtoit : j’étois au fait ; les plus petites choſes frapent un eſprit prévenu. Le Revérend Pere chopinoit de bonne grace, Toinette lui répondoit ſur le même ton : les deſirs parvinrent bien-tôt au point d’être gênés par notre préſence ; elle nous le fit connoître en nous conſeillant à ma ſœur & à moi, d’aller faire un tour dans le jardin : j’entendis ce qu’elle vouloit nous dire. Nous nous levâmes auſſi-tôt, & leur laiſſâmes, par notre départ, la liberté de faire autre choſe que gliſſer les mains ſous la table : jaloux du bonheur que notre départ alloit les mettre en état de goûter. Je voulus encore eſſayer de venir à bout de Suzon, ſans le ſecours du tableau que je devois offrir

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