Page:Gervaise de Latouche - Histoire de dom B… portier des chartreux, 1741.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
Portier des Chartreux.


baraſſé de la queſtion ; c’eſt q… c’eſt que toutes les femmes en ont autant : & les hommes, pourſuivit-elle ? Les hommes, lui répondis-je, ont une machine à l’endroit où vous avés une fente : cette machine ſe met dans cette fente, & c’eſt là ce qui fait le plaiſir, qu’une femme avec un homme ; veux-tu que je te faſſe voir la mienne ? mais à condition que tu me laiſſeras toucher à ta petite fente : nous nous chatoüillerons : nous nous ferons bien aiſe.

Suzon étoit toute rouge, les diſcours que je lui tenois paroiſſoient la ſurprendre : il ſembloit qu’elle eût peine à m’en croire : elle n’oſoit me laiſſer mettre la main ſous ſa jupe, dans la crainte. diſoit-elle, que je ne vouluſſe la tromper, & que je n’allaſſe tout déclarer. Je l’aſſurai que rien au monde ne ſeroit capable de m’en arracher l’aveu, & pour la convaincre de cette difference que je lui diſois ſe trouver entre nous deux ; je voulus lui prendre la main, elle la retira, & nous continuâmes notre entretien juſqu’à la maiſon.

Je voyois bien que la petite friponne prenoit goût à mes leçons, & que ſi je la trouvois encore une fois cuëillan-

  I. Partie.
C