m’arrête ; j’apuye ma poitrine ſur ſa
poitrine, mon ventre ſur ſon ventre,
je tâche par mon poids de la fixer ſous
moi, je laiſſe faire à ſes mains tout ce
que la fureur & l’ardeur de ſe deffendre
lui inſpirent, j’employe les miennes à
lui écarter les cuiſſes, elle les ſerre opiniâtrement,
je déſeſpere de triompher,
la rage augmente ſes forces, la paſſion
diminuë les miennes, je m’excite, je
les réunis, j’écarte les cuiſſes, je lâche
mon Vit, qui ne ſent pas plû-tôt que
j’ai déboutonné ma culotte, qu’il s’échape
avec la même impétuoſité qu’un
arbre ſe redreſſe quand on coupe la
corde qui le tenoit courbé vers la terre,
je l’aproche du Con, je pouſſe, il
entre : toute la fureur de ma Devote
s’évanoüit, elle me ſerre entre ſes bras,
me baiſe, ferme les yeux & tombe pâmée :
je ne me connois plus, rien ne
m’arrête, je pouſſe, je repouſſe, j’aproche
du but, je l’atteins, j’y touche,
j’inonde le fond de ſon Con d’un
torrent de feu : elle redecharge, nous
reſtons ſans connoiſſance ; nos eſprits
avoient abandonné le reſte de notre
Corps pour ſe porter dans un endroit
où le plaiſir regnoit avec un ſentiment
ſi vif.
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