ſortes de plaiſirs : un quatriéme vient,
c’étoit vous, Pere Prieur : ah, je payai
votre adreſſe par les tranſports les plus
vifs, & ſi c’eſt le plaiſir que l’on goûte
dans une décharge mutuelle qui fait
concevoir, vous ne devés partager
qu’avec quatre ou cinq de ceux qui vous
ſuivirent, la gloire d’avoir fait Saturnin !
Oüi, mon ami, continua-t’elle,
en m’adreſſant la parole, tu as cet avantage
au-deſſus des autres hommes :
ils peuvent bien dire le jour de leur
naiſſance, mais non pas celui où ils
ont été faits.
Telles étoient les converſations que nous avions dans la Piſcine, tels étoient les plaiſirs que nous y goûtions : on juge que je n’étois pas des derniers à m’y rendre. Toutes les nuits j’allois chez le Prieur ou chez le Dépenſier : j’étois infatigable, & c’étoit toûjours moi qui conduiſois la Bande Joyeuſe, j’étois l’ame de la Piſcine, j’en étois les délices, & tout, juſqu’aux vieilles qui ſervoient, tout y tâta de mon Vit.
La refléxion cependant perçoit quelquefois au milieu de mes plaiſirs ; toutes nos Sœurs me paroiſſoient charmées de leur ſort. Je ne pouvois concevoir que des femmes, dont le natu-