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Histoire de Dom B…


les mêmes plaiſirs que je venois de voir prendre au Pere Polycarpe, avec Toinette. Je ne fus plus le même pour elle. Mes yeux ſoûrirent à mille charmes que je ne lui avois pas aperçûs. Je lui trouvai une gorge naiſſante, plus blanche que les lis, ferme, potelée. Je ſuçois déja avec un délice inexprimable ces deux petites fraiſes que je voyois au bout de ſes tetons : mais ſurtout dans la peinture de ſes charmes, je n’oubliois pas ce centre, cet abîme de plaiſirs, dont je me faiſois des images ſi raviſſantes. Animé par l’ardeur vive & brûlante que ces idées repandoient dans tout mon corps ; je ſortis, j’allai chercher Suzon, le ſoleil venoit de ſe coucher, la brune s’avançoit : je me flattois qu’à la faveur de l’obſcurité que la nuit alloit répandre, je ſerois dans un moment au comble de mes déſirs ſi je la trouvois, je l’aperçûs de loin qui cuëilloit des fleurs. Elle ne penſoit pas alors que je méditois de cuëillir la fleur la plus prétieuſe de ſon bouquet : je volai à elle ; la voyant toute entière à une occupation auſſi innocente. Je balançai dans le moment, ſi je lui ferois connoître mon deſſein : à meſure que j’aprochois, je ſentois rallentir la