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Histoire de Dom B…


le plus tendre baiſer, ſi nous ne nous étions pas trouvés à l’entrée du parterre, & à portée d’être aperçus ; mais, ſans me repondre, elle me ſerra la main contre ſon cœur, & me regarda d’un air de langueur qui me charma.

Nous allions extrêmement vîte, la converſation étoit tombée, & je m’apercevois que Madame Dinville jettoit des yeux inquiets de côté & d’autre : je n’avois garde d’en penetrer la cauſe, je ne la ſoupçonnois pas, vous ne l’auriés pas ſoupçonnée vous-même, & vous ne vous ſeriés pas attendu, qu’après avoir travaillé comme nous l’avions fait, la Dame ne fut pas contente de ſa journée. Ce n’étoit pourtant que l’envie de la couronner avec honneur, qui la rendoit ſi attentive, & qui la faiſoit examiner ſi ſoigneuſement ſi quelque indiſcret domeſtique ne viendroit pas y mettre obſtacle ; mais, dirés-vous, il falloit qu’elle eut le diable au cul ? D’accord ; elle venoit de ſucer ce pauvre petit Bougre, il n’en pouvoit plus, il étoit rendu, cela eſt vrai ; mais comment a-t’elle fait pour le faire bander ? Oh, c’eſt ce que vous allés voir.

En garçon qui commençoit à ſavoir ſon monde, puiſque j’y venois de faire