vemens ſi rapides & ſi paſſionnés, que
je dechargeai ſans preſque m’être donné
aucune peine, mais avec tant de
plaiſir, que je voulus du mal à mon
Vit de l’obſtacle qu’il avoit aporté par
ſa lenteur, à une joüiſſance auſſi delicieuſe.
Il étoit tems de quitter ce gazon où nous venions de nous livrer à tous les tranſports de l’amour. Nous le quittâmes, & pour tromper la penétration maligne de ceux, qui nous voyant échauffés comme nous l’étions, ne pourroient en ſoupçonner la cauſe, nous fimes quelque tours dans le labirinte, & ces tours ne ſe firent pas ſans cauſer. Que je ſuis contente de toi, mon cher Saturnin, me diſoit Madame Dinville, & toi ? Moi, lui repondois-je, je ſuis enchanté des plaiſirs que vous venés de me faire goûter ! Oüi reprenoit-elle, mais je ne ſuis gueres ſage de m’être ainſi livrée à tes deſirs, ſauras-tu avoir de la diſcretion, Saturnin ? Je lui repliquai que je voyois bien qu’elle ne m’aimoit gueres, & qu’elle ſe repentoit des bontés qu’elle avoit eu pour moi, puiſqu’elle me croyoit capable d’en abuſer. Elle fut ſi contente de ma reponſe que j’en aurois été ſur le champ payé par