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Histoire de Dom B…


eſtime, & qui plus eſt, ſes careſſes pour elle. Madame Françoiſe étoit la Surintendante de la maiſon, tout paſſoit par ſes mains, juſqu’à l’argent des Penſionnaires, qui n’en ſortoit gueres. Elle ne parloit jamais de Monſieur le Curé qu’en nom collectif : aportoit-on de quoi dire une Meſſe, nous vous la dirons : donnoit-on quelque choſe de moins, nous ne pouvons pas vous en dire pour ce prix-la : hé, Madame Françoiſe (Madame gros comme le bras, elle ſe ſeroit offenſée qu’on n’eût pas mis cette honorable qualité à la tête de ſon nom) hé, Madame Françoiſe, je n’ai pas davantage : néant, comment donc, vous croyés aparamment qu’on nous donne cela à nous, il nous faut du vin, il nous faut des cierges, & notre peine, la comptés-vous pour rien.

A l’ombre de l’union qui regnoit entre Madame Françoiſe & Monſieur le Curé, croiſſoit une fille, ſoit diſante niéce du Paſteur, mais qui lui appartenoit de plus près que par la qualité de niéce. C’étoit une groſſe jouffluë, un peu piquotée de petite verole, mais fort blanche, & une gorge adorable : un nez tirant ſur celui de Monſieur le