roüils. La crainte me retira alors de mon
étourdiſſement, je voulus fuir ; je cherchois
quelque refuge qui pût me dérober
au reſſentiment de Toinette, n’en trouvant
pas, je me jettai ſous le lit : Toinette
reconnut le motif de ma frayeur, &
tâcha de me raſſurer ; non, Saturnin, me
dit-elle, non, mon ami, je ne veux pas te
faire de mal. Je ne la croyois pas ſincere,
& je ne ſortois pas de ma place : elle vint
elle-même pour m’en retirer, je voyois
qu’elle tendoit le bras pour m’attraper,
je me reculois, mais j’eus beau faire,
elle me prit, par où ? par le Vit. Il n’y
eût plus moyen de me deffendre, je
ſortis au plû-tôt, elle m’attira, car elle
n’avoit pas lâché priſe.
La confuſion de paroître in Naturalibus ne m’empêcha point d’être ſurpris de trouver Toinette elle-même toute nuë : elle, qui un moment avant s’étoit offerte à mes yeux, ſinon dans un état décent, du moins avec quelque choſe qui cachoit le néceſſaire. Elle ne me lâchoit pas : le Vit qui reprenoit dans ſa main ce que la crainte lui avoit fait perdre de ſa force & de ſa roideur ; dirai-je mon foible, en la voyant, je ne penſai plus à Suzon : l’objet préſent ſeul m’occupoit, je ne ſavois comment