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tapissier. C’était précédemment la demeure de Stella… Cligny et Roussel furent arrêtés sous l’inculpation de faux-monnayage. Le dossier ne dit pas si la perquisition ordonnée fut effectuée chez le suédois, ni ce qu’il advint, ensuite, de cette affaire.

La seconde édition était accompagnée d’une Suite, vendue à part, d’estampes « des plus nues ». Rien ne permet d’identifier cette seconde édition et ses gravures : ce n’était probablement qu’une réimpression textuelle de la première (avec reproduction de la Suite) et peut-être sous la même rubrique.

La troisième édition : 1748.

En janvier 1749, Simon Viélard, cordonnier, et Simon Le Clerc, gagne-deniers, furent embastillés « pour s’être mêlés du Portier ». Depuis le 20 octobre 1748, on était sur la piste d’une nouvelle édition. Une surveillance, qui n’aboutit pas, avait été établie rue et faubourg Saint-Jacques, aux alentours du magasin de la Vve Bruyère, où, tous les mardis et vendredis, un courrier de l’abbaye de Gif venait avec un cheval noir portant deux grands paniers couverts de toile cirée et contenant des papiers.

Le 2 février 1749, on interrogeait un nouvel accusé, qui venait d’être arrêté : François-Xavier d’Arles de Montigny, 47 ans, natif de Besançon, écuyer, catholique, demeurant rue Traversière, chez sa sœur, la demoiselle d’Arles.

Arles de Montigny, agent secret à Liége, avait profité de son séjour là-bas pour entreprendre l’impression de livres obscènes. Il avait fait les frais de l’édition originale de Thérèse Philosophe et d’une nouvelle édition du Portier. Ce ne peut être que celle qui porte la date 1748 et la rubrique Francfort. À la Bastille, l’écuyer-espion mangea le morceau et dénonça ses complices. L’imprimeur était un nommé Delorme Latour, libraire à Liége. (Le 17 mars 1750, il était à Paris et on demandait s’il fallait l’arrêter.)