est embarrassée. L’ardeur qui me brûle produit sur moi
le même effet ; je ne la quitte pas. Elle fait des efforts
pour s’arracher de mes bras, je lui résiste, je la renverse.
Elle se relève furieuse, elle se jette à mon visage,
elle veut le déchirer, elle mord, elle frappe, tout son
corps s’agite, la sueur coule sur ses joues animées. Rien
ne m’arrête. J’appuie ma poitrine sur sa poitrine, mon
ventre sur son ventre ; je tâche, par mon poids, de la
fixer sous moi ; je laisse faire à ses mains tout ce que la
fureur et l’ardeur de se défendre lui inspirent ; j’emploie
les miennes à lui écarter les cuisses. Elle les serre opiniâtrement,
je désespère de triompher ; la rage augmente
ses forces, la passion diminue les miennes. Je m’excite,
je les réunis, j’écarte les cuisses, je lâche mon vit qui
ne sent pas plutôt que j’ai déboutonné ma culotte qu’il
s’échappe avec la même impétuosité qu’un arbre se
redresse quand on coupe la corde qui le tenait courbé
vers la terre. Je l’approche du con, je pousse, il entre !
Toute la fureur de ma dévote s’évanouit, elle me serre
entre ses bras, me baise, ferme les yeux et tombe pâmée.
Je ne me connais plus, rien ne m’arrête, je pousse, je
repousse, j’approche du but, je l’atteins, j’y touche,
j’inonde le fond de son con d’un torrent de feu. Elle
redécharge. Nous restons sans connaissance. Nos esprits
avaient abandonné le reste de notre corps pour se porter
dans un endroit où le plaisir régnait avec un sentiment
si vif. L’aimable compagne de ma volupté revint bientôt
à elle-même mais ce ne fut que pour m’inviter par ses
caresses à la replonger dans le même état. Elle me
passe les mains autour du col ; elle me baise tendrement.
J’ouvre les yeux, je les fixe sur elle. Les siens
sont languissants, ils se troublent, ils s’égarent ; son
con s’enflamme. C’est une fournaise, mon vit brûle.
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