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et que ceux-ci ont 80 centimètres de hauteur, au lieu de 50 environ. Une couche de ciment de 25 millimètres, formée de chaux et de fragments de tuileaux de la grosseur d’un pois, recouverte elle-même d’une deuxième couche d’un à deux millimètres faite avec du tuileau pulvérisé et soigneusement polie à la surface, constitue le revêtement des parois latérales et du radier. Ce dernier est, en outre, renforcé en dessous par une couche de béton épaisse de 25 centimètres. Aux angles des piédroits et du radier, règne un bourrelet en ciment comme le reste du revêtement, destiné à garantir ces angles. Comme ici le canal est creusé dans la roche compacte, il n’y a pas d’enveloppe de maçonnerie. Dans le dessin de Flacheron, au contraire, autour de la coque intérieure, est une maçonnerie de petits matériaux assemblés au mortier de chaux et de sable et qui présente à la base et latéralement une épaisseur uniforme de 50 centimètres, le tout portant sur une espèce de pavage en pierres sèches de 20 centimètres de hauteur. J’ai d’ailleurs retrouvé ce mode de construction indiqué par Flacheron, dans d’autres endroits où la section est encore visible et où le terrain est de nature plus meuble.

De Curis à Saint-Romain-au-Mont-d’Or. — Après la traversée de ces carrières, l’aqueduc, suivant les contours de la montagne et s’élevant de plus en plus par rapport à la route qui descend vers la .Saône, passe au-dessus du village de Curis, dans les vignes au sommet du parc du château. Je l’ai reconnu un peu plus loin dans la tranchée d’un chemin qui conduit de Curis à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ; la section, entourée de maçonnerie cette fois, est fort endommagée, c’est-à-dire écrasée et remplie de terre : on ne voit que le radier et quelques lambeaux d’un des piédroits. Le tracé, ensuite, contourne le large bastion rocheux qui, dominant Albigny, fait saillie dans la vallée de la Saône et dans lequel ont fait brèche les immenses carrières dites de Couzon, côtoyées par la ligne du chemin de fer de Paris à Lyon. Dans le rentrant qui suit, l’aqueduc fait un assez long détour et revient au-dessus de Couzon. C’est là qu’est ce chemin dit à Ronchon, où Flacheron a vu la section si nettement. Aujourd’hui, c’est à peine si dans les éboulis du talus on peut distinguer quelques traces des revêtements à grains rouges de ciment