Certaines arcades ont été soutenues par des arcs-doubleaux en briques de plus de deux mètres d’épaisseur à la clef. Belgrand est d’avis[1] que ces renforcements n’étaient nullement nécessaires. Les remarquables travaux d’adduction d’eau qu’il a exécutés pour la ville de Paris lui ont donné l’occasion de remarquer que les aqueducs supportés par des arcades éprouvent, par l’effet des variations de température, de légères avaries qui se manifestent par des fissures et des fuites d’eau : ce sont, en général, en hiver, des fissures transversales qui s’ouvrent tous les 12 ou 15 mètres et en été, des fissures longitudinales çà et là dans les parois latérales. Les arcs-doubleaux étayaient probablement des arches fissurées transversalement. Les Romains, ajoute Belgrand, croyaient sans doute que ces fentes, dues en réalité à des variations de température, provenaient d’une insuffisance d’épaisseur des voûtes, ce qui est une erreur ; elles ne pouvaient compromettre la solidité d’un aqueduc aussi fortement appareillé que la Claudia. Il aurait donc suffi de les obturer au ciment, chaque fois qu’elles se rouvraient ou qu’il s’en ouvrait de nouvelles ; ne venant pas
d’une faiblesse de construction, elles n’auraient jamais dégénéré en larges crevasses.
Il faut croire cependant que la stabilité des voûtes de l’aqueduc Claudia parut aux Romains bien compromise, puisque non seulement ils établirent à l’intrados une première contre-voûte, mais qu’ils durent souvent en ajouter une seconde. Ces voûtes accessoires s’appuyaient sur deux contre-piliers. À partir des Sévères, au iiie siècle, et surtout au ive, se mit à combler entièrement les vides par des massifs de murailles, blocages formés de toute espèce de matériaux : tuiles, moellons informes, tronçons de colonnes, dalles,
- ↑ Ouvr. cité, p. 52.