Les tuyaux portaient à peu près tous une inscription en relief, venue de fusion, ou obtenue par une empreinte frappée ; mais ce dernier procédé est plus rare. Le très petit nombre des tubes découverts avec ciselure en creux portaient en relief une petite tablette obtenue par le moulage, et destinée à empêcher que l’épaisseur du tube fût le moins du monde entamée par les creux tracés. Dans le cas d’inscription moulée, la plaque de marbre sur laquelle on coulait le plomb en lame devait porter en son milieu un petit canal où se logeaient, soit une plaquette d’argile où étaient empreints les caractères voulus, soit de petits dés mobiles portant chacun une lettre[1]. Il n’y a donc pas besoin de supposer le procédé de la frappe et l’emploi du sceau pour expliquer l’inscription empreinte à rebours sur un tube découvert à Lyon, rue Auguste-Comte[2] ; par inadvertance, le fondeur a disposé dans le petit canal les caractères mobiles suivant leur ordre naturel de gauche à droite, et il en est résulté la marque suivante :
CHARIS • DE • M • FAC
(Charis de manu faciebat)
Cette mention du plombier ne fait presque jamais défaut sur les tuyaux gravés. Parfois elle n’est accompagnée d’aucune autre indication (fig. 129) :
c’est le cas de presque tous les tuyaux recueillis au musée de Lyon, et qui proviennent, soit de cette ville, soit de Vienne. Une chose assez frappante, c’est la multiplicité de ces marques de fabriques, et par suite la quantité de gens qui
- ↑ M. Lanciani, ouvr. cité, p. 204, a remarqué que lorsqu’une lettre était surmontée d’un trait, la lettre était plus petite. La raison de ce fait est évidemment que la hauteur de l’inscription ne pouvait dépasser celle de la plaquette ou des dés, et que les caractères en atteignaient le bord supérieur. C’est ainsi qu’on lit sur un tube : CaESN̄SER — et sur un autre : AVREL • CAES ĪĪĪ
- ↑ Anciennement rue Saint-Joseph. De Boissieu, ouvr. cité, p. 449.