d’être exposé. Ils se continuaient par des tuyaux de plomb, qui allaient, comme il a été dit aussi, soit aux établissements de César ou du public, soit aux châteaux d’eau privés. Là, nouvelle distribution, avec calices du même genre, chaque abonné ayant le sien, à la suite duquel s’adaptait le tuyau de plomb aboutissant à son domicile[1].
Or, il n’y a pas bien longtemps de cela, au milieu du siècle dernier, la manière de mesurer et de distribuer l’eau dans nos villes et notamment à Paris, était, à ce qu’il semble au premier abord, fort assimilable à ce procédé romain, sauf que l’on n’employait qu’un seul module, le pouce d’eau ou pouce de fontainier. Chaque tuyau de prise d’eau était d’un pouce de diamètre (0m, 2707) ; tous étaient rangés sur une même ligne de niveau et perpendiculaires à la face du château d’eau auquel ils étaient adaptés. Il fallait que le bord supérieur de chaque orifice fût à une ligne seulement (1/12 de pouce, 0m, 00226) au-dessous du niveau de l’eau dans le réservoir. Le centre était donc à 7 lignes au-dessous de cette surface. Dans ces conditions, le produit de cet orifice (du pouce d’eau), était de 672 pouces cubes par minute, soit environ 13 litres.
On avait un moyen de distribuer l’eau régulièrement, sans que la longueur du tuyau de conduite ni son diamètre pussent influer sur la quantité d’eau distribuée par les petits tuyaux à pouce d’eau servant de jauge. L’eau tombait à gueule bée dans des cases qui recevaient un nombre de polices d’eau déterminé pour chacune, c’est-à—dire que dans chacune d’elles se déversaient un ou plusieurs des petits tuyaux. Au fond de ces cases étaient soudés les tuyaux qui menaient l’eau à sa destination[2]. Le château d’eau était divisé en deux compartiments par une cloison qui s’opposait au courant de l’eau. Cette cloison ne touchait pas le fond du réservoir, en sorte que l’eau passait, en remontant sans agitation, du premier compartiment dans le second où étaient les tuyaux de jauge.