la nature et les dimensions des châteaux d’eau. Et avant de m’étonner de la disparition de ceux-ci, je demanderais d’abord ce que sont devenus, à Rome, les 247 châteaux de Frontin.
Sur cette colline de Fourvière, et plus généralement dans toute la ville de Lyon, tous les monuments antiques, à bien peu d’exceptions près, ont disparu de la surface. Le sous-sol, dans ces quartiers élevés, moins garnis de bâtisses que ceux de la ville basse, renferme-t-il encore quelque chose ? Il est certain que là comme ailleurs on a beaucoup détruit. On[1] dit avoir vu d’anciens baux à ferme qui sont encore en possession de divers propriétaires du plateau entre Les Massues et Saint-Irénée, et dans lesquels se trouve uniformément une clause relative à l’enlèvement des murailles en débris qui obstruaient les fonds cultivables ; des fermiers se seraient presque ruinés en exécutant cette clause. On peut espérer cependant que tout n’est pas anéanti. Des fouilles sont encore possibles sur une étendue considérable du plateau et des versants, occupés par de très grands enclos qui sont délimités tels quels depuis des siècles. Avant que des maisons de rapport se soient élevées sur ces emplacements où règne encore un calme recueilli, l’occasion peut s’offrir d’y faire des recherches. Il serait à souhaiter qu’on y retrouvât quelques instructifs témoignages de la civilisation gallo-romaine, en particulier le parcours final de ces premiers aqueducs qui ont dû contourner la colline pour arriver à leur terme, et aussi quelques mailles du réseau tubulaire qui faisait circuler l’eau de toutes parts.
En attendant, je ne saurais ni m’inscrire. en faux contre l’assertion suivante de Flacheron[2], ni lui donner mon assentiment :
« Ces deux aqueducs (Mont-d’Or et Brévenne), à leur entrée dans la ville, étaient divisés en deux parts : l’une pour le quartier de Saint-Just et Fourvière (son réservoir de distribution est détruit), l’autre pour le quartier de Saint-Sébastien. L’eau destinée à cette partie de la cité arrivait dans un réservoir de chasse dont on voit les ruines encastrées dans un mur de clôture à gauche, à la montée des Anges, à 15 mètres au-dessous du dividiculum de l’aqueduc du Gier. Ce réservoir a 1m43 de largeur. À l’intérieur