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Témoin l’aqueduc de Montpellier qui, par rapport au petit volume d’eau charrié dans l’étroite cuvette centrale (fig. 111), offre un massif environnant de dimensions tout à fait excessives. Il est vrai que des deux côtés de la cuvette est un large rebord qui offre une grande commodité pour la visite et les réparations et peut épargner un certain nombre de regards.

II. — REGARDS DE VISITE

Le texte de Vitruve. — Vitruve parle en deux endroits des regards à ménager sur le parcours des aqueducs. C’est d’abord à propos des souterrains. Reprenons le texte, (viii, 6, 207) au point où nous sommes arrêtés tout à l’heure (p. 280) :

« Sin autem medii montes…, fodiantur sub terra librenturque (canales) ad fastigium, quod supra scriptum est ; et si tofus erit aut saxum, in suo sibi canalis excidatur ; sin autem terrenum aut harenosum erit solum, parietes cum camera in specu struantur et ita perducatur, putcique ita sint facti uti inter binos sint actus. »

« S’il y a des montagnes… il faudra creuser une galerie souterraine, en ménageant la pente, comme il a été dit plus haut ; si l’on a affaire à du tuf ou à de la roche compacte, le canal y aura ses parois taillées à même ; si le sol est terreux ou sablonneux, le canal sera muni de piédroits et d’une voûte construite dans l’excavation et se prolongera ainsi jusqu’au bout ; l’on pratiquera des puits séparés par un intervalle de 2 actes[1]. »

L’autre passage où il est question de regards se rapporte aux conduites par tuyaux. Les regards y sont appelés non putei, mais castella. Je me suis expliqué déjà sur le sens précis à donner à ce mot et sur la correction de texte qui me paraît nécessaire à la vraisemblance[2].Il n’y a pas à y revenir ici.

Quant aux quelques lignes qui viennent d’être citées, elles ne nous permettent que de constater une chose : c’est qu’on ne saurait s’autoriser de Vitruve pour parler des puits aux aqueducs

  1. 240 pieds ou 70m,968.
  2. V. ci-dessus, p. 191.