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qu’elles dessinaient à l’extérieur des assises de briques[1] produisaient un agréable effet d’ornementation (fig. 95), elles divisaient les poussées, égalisaient les
Fig. 95. — Siphon de Beaunant. Pile de support du réservoir de chasse, face arrière.
tassements, et empêchaient la disjonction des éléments par des fissures longitudinales. Elles recouvraient souvent la section entière du massif ; d’autres fois elles ne formaient qu’une ceinture qui, étant données les dimensions des briques, pénétrait bien en arrière du parement dans l’épaisseur du blocage et avait presque autant d’efficacité qu’un recouvrement complet pour empêcher la propagation des lézardes. Il ne semble pas y avoir eu de règle fixe pour la distance qui séparait ces cordons de briques successifs ; c’est même souvent fort irrégulier. La moyenne est de 1 mètre à 1m,50 ; mais parfois l’intervalle s’étend jusqu’à 2 et 3 mètres, surtout dans le bas, car cet intervalle diminue souvent à mesure que la pile s’élève, ce qui est conforme à une bonne entente de l’effet esthétique à produire, et peut aussi se justifier en ce qui concerne les conditions de stabilité à obtenir[2].

Ces ceintures de briques existent aussi, mais exceptionnellement,

  1. A plusieurs ponts de l’aqueduc du Gier, les briques sont remplacées par des pierres plates, de même dimension, découpées dans le dur schiste micacé du pays. L’élégance du parement en est diminuée, mais la solidité de l’ouvrage n’y perd pas, au contraire.
  2. La tendance à l’écartement semble devoir être plus grande, en effet, dans le haut que dans le bas.