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On ne voit pas la trace des vannes qui devaient commander les orifices des tuyaux, à l’amont comme à l’aval. Il est possible que des robinets fussent adaptés à ces tuyaux mêmes, en dehors de la muraille, au sommet du rampant.

Soutien des tuyaux de plomb. — Reste la question du soutien des tuyaux de plomb le long de leur parcours. Une chose certaine, c’est qu’ils ne circulaient pas dans une galerie, car elle se serait conservée, au moins en partie, comme se sont conservés les canaux. On ne peut guère admettre non plus l’hypothèse de massifs continus de maçonnerie ou de béton, dont les traces, de même, n’auraient pas disparu complètement. L’enquête à laquelle je me suis livré auprès des propriétaires et cultivateurs du sol aux endroits où passaient jadis ces tuyaux m’a porté à croire que, depuis longtemps, tout vestige de plomb[1] ou de maçonnerie avait disparu. L’obstination d’un propriétaire peu obligeant s’est opposée à une fouille que je me proposais de faire au-dessous du réservoir de chasse de Beaunant. J’ai été mieux servi par les circonstances qui ont déterminé, il y a un an à peine, la construction d’une nouvelle route de Rive-de-Gier à Chagnon. Elle passe précisément entre le réservoir de chasse et le pont-siphon de Saint-Genis. Si une substruction quelconque, continue, avait supporté les tuyaux de plomb, la tranchée de cette route, qui crée un talus de 5 à 6 mètres de haut, aurait coupé le massif, ou en aurait du moins révélé quelque trace. Je n’en ai vu aucune, et les ouvriers m’ont affirmé n’avoir rien rencontré de ce genre sous leurs outils. Quant au plomb, précisément à propos de ce siphon, Gasparin cite une légende curieuse[2] : « Une tradition que nous avons recueillie dans le village de Saint-Genis-Terrenoire nous apprend qu’il y a deux siècles environ, on trouva justement sur la ligne que devaient occuper les siphons une mine de plomb métallique, mais par malheur bientôt épuisée. Les traditions ont peu de valeur historique en général ; mais la fable de la mine de plomb, venant des mêmes personnes qui considèrent le réservoir de chasse comme une batterie sarrasine, revêt un caractère particulier, et nous ne

  1. Il faut en excepter les découvertes signalées plus haut, sur l’emplacement du siphon de Craponne (V. p. 38 et 193).
  2. Ouv. cité, p. 12 .