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Ces derniers exemples démontrent assez que la pente moyenne de 0m,50 par kilomètre n’était nullement un minimum, et que parfois même on descendait, au-dessous de la limite du sicilique pour cent pieds, indiquée par Pline et Vitruve (0m,20 par kilomètre).

L’inconvénient des faibles pentes et par conséquent des faibles vitesses, est d’accumuler les dépôts. Aussi n’est-il pas étonnant qu’on ait adopté pour les aqueducs de Rome de fortes pentes, car toutes leurs eaux, surtout celles de l’Anio, étaient fortement inscrustantes. D’autre part, à donner une trop grande vitesse à l’eau dans un aqueduc, on risque de dégrader les parois de l’ouvrage.

Pour savoir la vitesse maxima qui pouvait exister dans les aqueducs de Rome, nous n’avons qu’à prendre le chiffre maximum indiqué pour la pente : c’est celui que donne Rondelet pour la Marcia au voisinage des sources, soit deux mètres environ par kilomètre, la section étant de 1m,70 pour une hauteur sous clef de 2m,50, et l’eau, d’après le niveau des incrustations, s’élevant, en temps ordinaire, à 0m,60 au-dessus du radier. Nous pouvons appliquer la formule de Bazin, où la vitesse est évaluée en fonction du périmètre mouillé, de la section et de la pente :

U est la vitesse, R le rayon moyen[1], I la pente par mètre, C un coefficient que les tables évaluent, pour des parois très unies, et pour un rayon moyen de 0m,38 (fourni par les données ci-dessus) à 80.

par seconde.

Or, on ne dépasse guère aujourd’hui une vitesse de 1m,20 à 1m.30. Remarquons toutefois, d’abord que les revêtements intérieurs des canaux étaient, chez les Romains, extrêmement

  1. Le rayon moyen s’obtient en divisant la section qui limite la hauteur de l’eau, par le périmètre mouillé : .