laisse échapper, plus bas sur la rive droite, de l’eau qui serait en quantité suffisante pour faire tourner un moulin.
Sur cette rive droite, il fait quelques détours le long d’une côte assez abrupte avant d’atteindre la route nationale qui le coupe suivant un angle très aigu, au point précis où s’embranche sur cette route le chemin conduisant au hameau de Montfort, à 750 mètres au delà de la borne kilométrique 33. La cote d’altitude est 614,63 au radier du canal, que l’on aperçoit sur ce chemin à 10 mètres de la route.
Après ce point, l’aqueduc continue à se diriger vers l’ouest, jusqu’au débouché de la vallée de L’Orgeolle dans celle de La Brévenne, et prend alors la direction nord-est, après un angle assez aigu. On domine de haut cette large vallée et les clochers pointus de ses villages disséminés à diverses altitudes. C’est Sainte-Foy d’abord, puis Saint-Genis-l’Argentière. On passe dans le haut du domaine de La Valsonnière, situé sur cette dernière commune. Là, dans un bois, à gauche et en contre-bas d’un chemin auquel l’aqueduc a servi presque continuellement de soutien,
s’ouvre un trou béant par lequel on peut s’y glisser. On pourrait même s’y engager assez loin sans la crainte du manque d’air et des éboulements. Mais en restant à quelques mètres de l’ouverture, on peut suffisamment observer le mode de construction et les dimensions du canal. La voûte est formée de larges dalles assez grossièrement taillées en voussoirs. Elles ne sont reliées par aucun enduit, mais l’extrados est revêtu d’une gaine de mortier qui rend sa surface à peu près unie, et dont quelque peu a coulé dans les interstices. L’épaisseur de la voûte (fig. 10) est de 0m,45, sensiblement la même à la clef et aux naissances. L’intrados est également garni d’une croûte de mortier qui porte l’empreinte des couchis sur lesquels s’appuyait la voûte en construction; il en résulte un profil intérieur polygonal ; le mortier s’est glissé dans les joints des couchis, et les