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à certaines convenances qui ne tiennent pas uniquement aux habitudes consacrées. Les formules remplacent la phrase ; elles peuvent être plus ou moins élégantes. L’analyse parle aux yeux. Ainsi, au lieu de l’harmonie ou de l’accord entre les sons, elle doit présenter entre ses divers éléments des rapports d’ordre et de simplicité faciles à saisir au premier coup d’œil. Les personnes initiées à ce genre de discours trouvent bien certainement dans la contemplation des formules une sorte de charme qui les entraîne vers l’étude. Et si les bons auteurs sont doués d’une finesse de tact qui leur fait choisir entre ces formules celles qu’il convient d’écrire, tandis que d’autres seront seulement indiquées ; si leurs décisions sont tantôt rapides, tantôt lentes et réfléchies, c’est que le tact dont nous parlons n’est, en effet, autre chose que le goût appliqué à des objets qu’on semble avoir crus étrangers à son empire.

Nous venons de voir combien les productions intellectuelles les plus diverses ont entre elles de ressemblances véritables ; comment un sentiment d’ordre et de proportions, après avoir présidé aux inspirations du génie, guide leur emploi, et se