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D’abord la nature même de l’organisation primitive laissait au pouvoir politique, alors arbitraire et absolu, un office qu’il était incapable de remplir, ensuite, les éléments mêmes de cette organisation ne pouvaient s’agréger : il ne suffit pas d’assembler des hommes et de les faire voter, pour que l’esprit humain s’élève, de l’observation des faits, à la synthèse de leurs relations. Tant que la doctrine cartésienne des tourbillons subsista, l’ensemble qu’elle représentait permit une certaine généralité et un certain concours dans le travail scientifique ; mais la découverte de Newton rompit l’accord entre les académiciens, l’esprit de détail prévalut, le savoir se fractionna et, de plus en plus, ses diverses parties devinrent comme étrangères les unes aux autres. Géomètres et médecins se trouvaient déjà à l’état d’hostilité, quand la formation de la biologie vint mettre les choses au pire : les médecins, supérieurs en cela, comprenant que la cosmologie devait servir d’assise à la nouvelle coordination, les géomètres, au contraire, persistant à se croire dispensés des études biologiques ; si bien que, dès 1776, il y eut une Société royale de médecine en réaction contre l’Académie des sciences. La Convention