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mettre des impressions profondes, ne pouvait manquer de manifester sa puissance aussitôt que l’homme, dans l’état social, s’est trouvé environné de ses semblables.

Sans doute, le goût est le fruit d’un grand nombre d’observations, et il n’a pu être fixé que longtemps après l’apparition des premiers ouvrages qui en offraient le modèle. Mais enfin, quelle que soit la variété des genres, un temps immense ne pouvait pourtant se passer avant que les observations, les remarques et les comparaisons fussent assez multipliées pour avoir fourni à l’intelligence humaine tout ce qu’elle est susceptible d’acquérir dans un genre d’études exempt, par sa nature, des causes d’erreurs qui l’avaient égarée dans des recherches où l’objet de ses études était en dehors d’elle-même.

Nous avons voulu imiter la littérature des anciens ; nous avons adopté des fictions poétiques qui ne se rattachaient plus, pour nous, à des systèmes accrédités ou des croyances adoptées. Ces fictions, jadis si riantes, se décoloraient en passant dans les écrits d’une nation qui ne les avait pas imaginées. Leur signification était énigmatique et conventionnelle pour nous, tandis