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qu’il faut attribuer le sentiment d’analogie qui dirige toutes les opérations de notre entendement.

L’histoire de l’esprit humain nous apprend que ce sentiment a produit des erreurs grossières, aussi bien que d’heureuses pensées.

On peut demander comment une cause dont l’action est constante a cependant amené des résultats si différents.

Nous allons voir que de telles différences devaient inévitablement dériver des manières diverses dont on s’est efforcé de réaliser les indications vers lesquelles nos tendances intellectuelles n’ont jamais cessé de nous entraîner.

Par leur nature, les conditions de l’être sont abstraites ; et, s’il en était autrement, on ne concevrait pas qu’elles fussent universelles. L’esprit de système consistait à prendre un fait connu, c’est-à-dire une vérité particulière, pour base d’un ordre de faits. Ceux-ci, on ne les considérait plus en eux-mêmes, on y étudiait seulement les rapports, vrais ou supposés, qui les liaient au premier. Ainsi, en assemblant un certain nombre d’êtres particuliers, on attribuait à l’un d’eux la domination sur les autres ; en sorte