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tuelle, nous avançons vers la réalisation de ce qui fut un pressentiment chez les auteurs de tant de systèmes prématurés.

Ils s’efforçaient de ramener toutes choses à une seule ; de trouver l’unité de l’être dont la nécessité s’est toujours fait sentir aux esprits supérieurs. Cette pensée constante des hommes qui forment, à travers les siècles, la chaîne des idées successives du genre humain, a été clairement exprimée par d’Alembert, lorsqu’il a écrit cette phrase déjà citée : « L’univers, pour qui saurait l’embrasser d’un seul coup d’œil, serait un fait unique, une grande vérité ».

Ajoutons que, suivant notre conviction intime, ce fait unique doit être nécessaire.

En effet, nous désirons savoir l’essence ou la nécessité de chaque chose, et ces deux expressions sont équivalentes ; car, lorsque nous connaissons l’essence, nous voyons que l’être auquel elle appartient ne saurait ni n’être pas ni être différent de ce qu’il est. Notre esprit, satisfait, appuyé sur la nécessité, jouit alors d’une parfaite quiétude. L’attrait des sciences exactes n’a pas d’autre cause. Les sujets qu’elles embrassent sont connus dans leur