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Newton parut, armé d’un nouveau genre de calcul ; et l’unité, l’ordre, les proportions de l’univers, que le sentiment du vrai avait fait chercher si longtemps, devinrent des vérités mathématiques. Son génie avait reconnu la cause des mouvements célestes : une analyse pleine de finesse lui servit à les mesurer. L’optique devint aussi entre ses mains une science nouvelle et il devina, par rapport à la nature des corps réfringents, des vérités qu’il était réservé à la chimie de vérifier longtemps après.

C’est de cette époque, à jamais mémorable, qu’il faut dater l’alliance entre les sciences mathématiques et les sciences physiques. La mécanique et l’hydrodynamique n’avaient pas été ignorées des anciens. De grands travaux et les livres d’Archimède attestent qu’ils en savaient et la pratique et la théorie. Mais l’idée des quantités est tellement inhérente à celle des forces, qu’on peut dire de ces deux sciences qu’elles sont essentiellement mathématiques.

Leurs éléments, ceux de l’algèbre et ceux de la géométrie, composaient tout le domaine des idées exactes. Partout ailleurs on ne retrouvait plus que les vains efforts du génie pour arriver