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besoin de savoir, qui a devancé, pendant un temps si long, la création de la science véritable.

Ici revient naturellement la question relative aux certitudes logiques. Comment, si elles sont absolues, l’esprit humain a-t-il pu s’abandonner à l’erreur ?

Il est d’abord évident que tout faux raisonnement, dès lors qu’il peut être jugé tel par la raison humaine, doit être attribué à une autre cause qu’au défaut d’absolutisme dans nos nécessités intellectuelles. Il ne reste donc à examiner que les déviations commises par l’homme de bonne foi et de jugement éclairé, qui, partant d’un principe certain et raisonnant avec la plus sévère exactitude, est cependant arrivé à des conclusions démenties par les faits.

Nous observerons, en premier lieu, qu’il est extrêmement difficile d’énoncer le principe certain, dont on veut suivre les conséquences, d’une manière assez précise pour que sa définition l’exprime tout entier, et, en même temps, n’exprime aucune idée qui ne serait pas nécessairement renfermée dans ce principe.

Cette difficulté tient à la nature des langues.