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relatif. Ainsi la durée de notre vie est comprise entre deux limites de même genre. L’analogie voulait que l’existence dont on avait reculé l’origine jusqu’à la limite absolue fût aussi comprise entre deux limites de même genre : elle ne devait pas finir, puisqu’elle n’avait pas commencé. L’intelligence humaine s’était déjà approprié la spiritualité ; elle devait prendre aussi possession de l’éternité. Nous l’avons déjà dit, sa méthode habituelle est de transporter hors d’elle-même les lois de sa propre existence ; de chercher dans les analogies ce qui manque encore à ses nécessités intellectuelles, et de reporter ensuite vers elle-même les suppléments dont les objets extérieurs lui ont donné l’idée. Elle était donc naturellement conduite à l’éternité de l’âme. On sait qu’en effet cette opinion, présentée sous différentes formes, a eu de nombreux partisans. Cependant l’idée, moins analogique, de la simple immortalité a prévalu.

Ajoutons encore quelques observations.

Lorsque l’individualité multipliée des êtres invisibles satisfaisait son imagination, l’homme n’avait pas encore pratiqué les différents arts en vertu desquels il assigne aux ouvrages de ses