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Nous voyons naître nos semblables, nous avons commencé : l’univers a donc eu aussi un commencement. Nous avons une âme immatérielle ; elle est la force motrice qui produit nos actions. L’Être des êtres est immatériel, il a créé toutes choses, et il agit sur elles.

Il a créé l’univers, il existait donc avant cet univers.

L’esprit humain était arrivé aux limites des analogies. Au-delà il n’avait plus aucune idée de l’être, car il manquait de modèle. Cette négation d’idée, cette limite de la pensée a été exprimée ; l’infini est son nom : s’il s’agit de la durée, c’est l’éternité. Le Créateur de l’univers n’a pas commencé ; il ne doit pas finir : il est éternel.

Dans ce qui précède, on ne voit pas clairement comment on a été conduit à cette dernière partie de la proposition : « il ne doit pas finir ». Le voici. Nous assistons au commencement et à la fin d’existences pareilles à la nôtre : ces deux époques sont les limites de la vie. En deçà et au delà nous trouvons le temps, qui ne leur appartient pas ; mais nous voyons que d’autres existences en jouissent. Ce genre de limites est donc