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seul a travers l’atlantique

« Vendredi 15 juin. — Vent frais, ciel bleu, loch à midi, 68 milles. À 13 heures la sous-barbe se brise. La sous-barbe est une manœuvre dormante qui, partant de l’extrémité du beaupré, vient se raidir sur l’étrave et sert à contre-tenir le beaupré contre les efforts de bas en haut qui lui sont transmis par les étais.

« Pour la réparer, je dois me rendre à l’extrémité du beaupré, difficile manœuvre dans une forte mer. Les risques d’être enlevé par une lame sont grands.

« J’avais à travailler avec mes mains, me cramponnant avec les jambes. De temps en temps, le Firecrest tanguait et je disparaissais entièrement dans l’eau, mais la mer était chaude et ce bain forcé nullement désagréable.

« Je me souviens d’avoir lu que le yacht d’un célèbre navigateur solitaire