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l’atlantique
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Voici quelle était la routine de ma vie dans ces premiers jours de vents alizés. Le matin, à 5 heures, je sautais de ma couchette pour cuire mon déjeuner qui comportait invariablement du porridge, du lard, du biscuit de mer, du beurre salé, du thé et du lait stérilisé.

Je découvris bien vite que j’avais été volé par certains fournisseurs de Gibraltar qui m’avaient vendu un baril de bœuf salé dont la partie supérieure contenait d’excellents morceaux, mais dont le reste n’était qu’os et graisse. De même, j’avais commandé une marque connue de thé, et le thé qu’on me livra était un mélange de très pauvre qualité.

Ceci, d’ailleurs, fut une bonne leçon pour moi ; à l’avenir je ne me fierai plus qu’à moi-même et inspecterai minutieusement toute la nourriture que j’embarquerai à bord.