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seul a travers l’atlantique

de lui-même sur sa course. En ceci, j’étais moins heureux que le capitaine Slocum, qui put faire de longs parcours vent arrière à bord du Spray sans toucher à la barre.

C’est pourquoi, pendant ces premiers jours de vents alizés, après avoir tenu la barre pendant douze heures, je mis mon navire à la cape pour pouvoir prendre du repos.

Dans la marine, les quarts sont de quatre heures. Tenir la barre pendant douze heures de suite est très dur, surtout vent arrière, car il faut une attention soutenue pour éviter l’empannage, aventure désagréable qui arrive quand le bateau reçoit tout à coup le vent de l’autre bord ; la grand’voile change de bord si brusquement que le poids du gui entre les haubans entraîne souvent la perte du mât.