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l’atlantique
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Slocum avait accompli un exploit jamais égalé en restant seul soixante-douze jours en mer dans le Pacifique.

J’ai toujours eu pour ce grand navigateur la plus profonde admiration. Je savais que ma traversée durerait probablement plus qu’aucune des siennes et cependant je partais joyeux à la pensée des difficultés à surmonter.

À bord d’un voilier on ne sait jamais quand on arrivera, et c’est pourquoi je partis avec plus de quatre mois de vivres ; les vents ne me furent guère favorables et j’eus bien souvent à me louer de ma prévoyance.

Je quittai donc Gibraltar le 6 juin à midi. Il faisait très beau. Laissant derrière moi le port, et poussé par une brise légère, j’étais étendu sur le pont, rêvant des jours qui allaient venir.

J’avais une confiance absolue dans