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prendre mon message, mais ralentit ses machines et se rapprocha.

De la passerelle de commandement, le capitaine se servant d’un mégaphone me demanda en mauvais français et anglais ce que je désirais ; je n’avais pas de porte-voix, mais je lui criai que je ne voulais pas l’arrêter et lui demandais seulement de me signaler à New-York ; j’ajoutai que j’étais parti pour une promenade à la voile, que j’étais parfaitement heureux et que je n’avais besoin de rien. Mais comme un millier d’émigrants parlaient tous à la fois, je ne pouvais me faire comprendre.

Les passagers semblaient très excités et surpris de voir un petit navire et son solitaire équipage, et ils parlaient avec bruit, tous ensemble. Quand je me souviens maintenant que je ne por-