Scène III
Stances.
Raison, dont la voix importune,
Veut s'opposer à ma fortune,
Cesse d'affliger mes esprits : [1070]
En vain par tes discours, tu parais si subtile ;
Je ne t'écoute plus, ta peine est inutile ;
Raison, le conseil en est pris.
Ne dis plus qu'en cette aventure,
Mon coeur offense la nature, [1075]
Et qu'il a d'injustes désirs,
Fâcheuse conseillère, il ne te saurait croire,
Et son ambition a trop cherché la gloire,
Il est temps qu'il songe aux plaisirs.
Quelque frayeur que ta voix donne, [1080]
Celui qui porte une couronne,
Est trop haut pour en être atteint.
Il dort parmi l'orage ainsi qu'en la bonace ;
Et de quelque danger que le sort le menace,
Il n'est pas monarque s'il craint. [1085]
Les rois sont au-dessus des crimes,
Toutes choses sont légitimes,