Si la morale a rien de grand, et d'excellent,
Dont je n'ai combattu son esprit violent :
ô ciel ! Punissez-moi des fautes de ce prince,
Comme le seul auteur des maux de la province. [570]
Mais sans perdre le temps, il est plus à propos,
Et pour l'honneur d'un maître, et pour notre repos,
D'aller encore un coup, au péril de ta vie,
Opposer la raison à son injuste envie.
Dieux, le mal est pressant ! Tigrane que je vois [575]
Sur le haut de la tour pâle et transi d'effroi,
Et la princesse encore aussi morte que vive,
Semblent me reprocher que mon aide est tardive.
Scène V
TIGRANE
Ma chère Polixène, il n'y faut plus penser,
Car l'ennemi s'approche, il s'en va nous forcer ; [580]
Voici le point fatal marqué pour ma ruine,